Maître Jean Bertholle
Ayant vu l’ensemble de ses oeuvres, aussi bien les peintures que les dessins, j’ai constaté avec une grande joie picturale qu’un renouvellement s’était fait jour dans la vision d’André Sugnaux sur le pays où il vit.
On a été tellement habitué depuis des décennies à ce que des tendances à l’abstraction au à la non-représentation, avec d’ailleurs leurs lettres de noblesse ont engendré des artistes dont le regard n’a plus été jeté sur la nature, des artistes qui auraient pu oeuvrer à n’importe quel endroit ou dans n’importe quel pays. A ce propos, Léger dit:"Toute toile, même nonreprésentative, qui procède des rapports harmonieux des trois forces : couleur, valeur, dessin est une oeuvre d’art. Je le répète, si l’objet peut s’y inscrire sans briser l’armature conditionnelle, la toile s’enrichit.
Je vois en regardant l’oeuvre d’André Sugnaux qu’il a compris cet écrit de Léger et que cela a amené un grand facteur de renouvellement. Ces trois forces existent dans sa peinture, mais son regard, capte avec bonheur une vision de ce qui est devant et derrière le miroir. J’aime la façon variée d’exprimer le paysage à la fois dans une transposition très approchante de la nature et soudain avec un éloignement qui lui fait explorer en profondeur les recoins de la stratification de la terre helvétique.
Il expérimente la coloration en une palette harmonieuse et retenue ou au contraire avec une exaltation stridente de la couleur.
Ses dessins sont d’une écriture aigüe oÙ la plume mord le papier comme le graveur la plaque de cuivre, tout cela avec un grand sens des contrastes, de la lumière et de l’économie des moyens, aussi bien dans ses Christ que dans ses paysages ou encore dans les branches dépouillées des arbres. En eux plus que dans sa peinture il fouille avec la plume les plus petits aspects ou les forces principales de cette stratification.
Par ce modeste témoignage, je veux exprimer mon adhésion à l’Art du vrai peintre qu’est André Sugnaux.